Chansons Paroles 27 Septembre 2013 RĂ©digĂ© par L'enseignant et publiĂ© depuis Overblog Hardi les gars, vire au guindeau Good bye farewell, good bye farewell Hardi les gars, adieu Bordeaux Hourra ! oh Mexico ooo Au cap Horn, il ne fera pas chaud Haul away hĂ©, hou lĂ tchalez A faire la pĂȘche au cachalot Hale matelot et ho hisse et ho Plus d'un y laissera sa peau Good bye farewell, good bye farewell Adieu misĂšre, adieu bateau Hourrah ! oh Mexico ooo Et nous irons Ă Valparaiso Haul away hĂ©, hou lĂ tchalez OĂč d'autres laisseront leur peau Hale matelot et ho hisse et ho Ceux qui r'viendront pavillon haut Good bye farewell, good bye farewell C'est le premier brin de matelot Hourrah ! oh Mexico ooo Pour la bordĂ©e, ils seront Ă flot Haul away hĂ©, hou lĂ tchalez Bon pour le rack, la fille, le couteau Hale matelot et ho hisse et ho Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous
HardiLes Gars Paroles Les Marins d'Iroise Album. Les Marins d'Iroise Corriger ces paroles; Imprimer ces paroles; Paroles de Hardi Les Gars Hardi les gars, vire au guindeau Good bye farewell, good bye farewell Hardi les gars, adieu Bordeaux Hourra ! oh Mexico ooo Au cap Horn, il ne fera pas chaud Haul away hĂ©, hou lĂ tchalez A faire la pĂȘche au cachalot Hale matelot et ho
PrĂ©cĂ©dent Suivant » Agrandir l'image Pour les amoureux du grand large, ce voilier et son phare vous indiqueront la direction du vent vrai. Ornez votre jardin de cette girouette en cuivre ou en zinc, fabriquĂ©e dans notre atelier. Plus de dĂ©tails ModĂšle RĂ©fĂ©rence Nouveau Imprimer Paiements sĂ©curisĂ©s Fiche technique Envergure girouette 50cm Hauteur Ă©lĂ©ment rotatif 30cm Poids 5Kg Hauteur Totale 80cm Type de toiture universel Longueur motif 25cm En savoir plus Hardi les gars, vire au guindeauGood bye farewell, good bye farewellHardi les gars, adieu BordeauxHourra ! oh Mexico oooAu cap Horn, il ne fera pas chaudHaul away hĂ©, hou lĂ tchalezĂ faire la pĂȘche au cachalotHale, matelot et ho hisse et hoPlus d'un y laissera sa peauGood bye farewell, good bye farewellAdieu misĂšre, adieu bateauHourrah ! oh Mexico oooEt nous irons Ă ValparaisoHaul away hĂ©, hou lĂ tchalezOĂč d'autres laisseront leurs osHale, matelot et ho hisse et ho Services FAQ 10 produits dans la mĂȘme catĂ©gorie La colombe... 359,17 ⏠Le canard 359,17 ⏠Le vigneron 359,17 ⏠Le cheval seul 359,17 ⏠La balade... 387,98 ⏠Les mistigris 387,98 ⏠Le... 359,17 ⏠Le coq... 359,17 ⏠Le soleil lune 359,17 ⏠La chasse 359,17 ⏠PrĂ©cĂ©dent Suivant »
Hardi les gars, vire au guindeau, E7 A Good bye, farewell, good bye farewell, D A Hardi les gars, adieux Bordeaux E B7 E7 Hourrah, oh ! Mexico, O, O, O, A D E7 A Au cap Horn il ne fera pas chaud, D Bm D E7 Haul away, HĂ© ! Ou latch'alez ! Bm Pour faire la pĂȘche, au cachalot, E E7 A
Auteur JoĂ«lle Deniot, Professeur de Sociologie, UniversitĂ© de Nantes, membre nommĂ©e du CNUDans la France dâavant la fracture 40-45, il y a des Ă©crivains fascinĂ©s par le music-hall. Il y a des poĂštes inspirĂ©s, bouleversĂ©s par les saltimbanques Certains se consumeront de passion, dâamour contrariĂ© pour les belles hĂ©roĂŻnes de la complainte rĂ©aliste de ce temps. Câest le cas de Robert Desnos, poĂšte surrĂ©aliste dissident qui aima Yvonne George qui sâillustra dans la chanson vĂ©cue, qui reprit, au grand dam dâYvette Guilbert, des airs du folklore traditionnel sur les scĂšnes parisiennes. Yvonne George dont il ne reste pas que quelques traces sonores et quelques portraits tracĂ©s Ă la plume ou au pinceau, câest ce visage ardent peint par Van Dongen, cette silhouette longue théùtralement sertie de velours vert, cette voix de diseuse acerbe chantant les destins sombres des filles et des marins. Lâorient de ta voix Yvonne George et Robert Desnos La voix, la peau, le regard, premiĂšres pulsions de contact, fantasmĂ©es dĂšs lâenfance. La voix qui porte la confidence. La voix qui Ă©rotise le secret des amants. Lâamour deviendra chuchotement qui se perd dans les cheveux. Entre Ma voix, Sa voix, La voix se sont, avec Ăros, tissĂ©s des liens lointains, complices et fascinants. Nous nâen traiterons, ici, ni de façon trop gĂ©nĂ©rale, ni de façon trop personnelle. Mais nous tenterons dâen atteindre une rĂ©alitĂ© topique »[1] Ă travers lâanalyse dâune rencontre, en ses lieux, temps et style minutieusement spĂ©cifiques. Rencontre de deux personnages, certes, assez discrets, largement oubliĂ©s, mais tout de mĂȘme, inscrits dans lâhistoire et dans la lĂ©gende. Rencontre tĂ©moignant, alors, idĂ©alement, hĂ©roĂŻquement de cet Ă©tat oĂč lâamour Ă la voix se mĂȘle. Nous sommes dans lâentre-deux-guerres. Nous sommes dans lâeffervescence nocturne de Montparnasse. 1925. Elle, câest Yvonne George, elle est chanteuse de music-hall. Dâabord, il la contemple. Il reçoit la prĂ©sence douloureuse de sa voix. Lui, câest Robert Desnos, il est poĂšte, tĂŽt venu au mouvement surrĂ©aliste dans les premiĂšres fiĂšvres expĂ©rimentales, celles des effusions verbales »[2] entre veille et sommeil, celle de lâĂ©criture automatique. 1929. Elle, vient de mourir. Lui, attend que, du poĂšme, vraiment, vainement surgisse lâapparition de la mystĂ©rieuse vagabonde. Jâai rĂȘvĂ© de vous Jâai choisi comme thĂšme central de recherche, lâart fĂ©minin de la chanson de langue française. Je me suis dâabord portĂ©e vers le rĂ©pertoire rĂ©aliste de lâentre-deux-guerres. Berthe Sylva, FrĂ©hel, Damia, Marianne Oswald ⊠Des voix perdues dans le bruit et le passĂ© du monde. Jâai Ă©coutĂ© ces sonoritĂ©s, ces paroles de nuit. Elles mâont Ă©mue. Depuis, je les cherche. Depuis, je les dĂ©couvre. De traces discographiques en traces visuelles rares, de grappes de tĂ©moignages en indices Ă©clatĂ©s, je poursuis lâanalyse rigoureuse et songeuse de ces fantĂŽmes aimĂ©s. Distant voices. Sur fragments dâarchives plurielles et minces, je mâessaie Ă capter, dĂ©crire, ethnographier en somme, ces portraits de voix, ces portraits de vies, ces portraits de femmes. Je mâessaie Ă penser, Ă dessiner ce peuple fĂ©minin de diseuses de la complainte humaine et sociale, arrivĂ©es Ă la scĂšne du cabaret et du music-hall, dans ce moment crucial de lâhistoire Ă©conomique, politique, artistique et morale du siĂšcle. Que pĂšsent donc lâaventure et lâesthĂ©tique dâune voix, dans les Ă©branlements et les Ă©quilibres mondiaux ? Câest vers cette question de funambule - et non de sociologue, bien sĂ»r - que je me suis tournĂ©e. Je nâĂ©tais pas bien loin dĂ©sormais, dâ Yvonne et de Robert. Quelques photographies. Le cĂ©lĂšbre portrait du peintre Van Dongen. Quelques indications de rĂ©pertoire. Des enregistrements introuvables. Yvonne George, silhouette et interprĂšte qui mâĂ©tait apparue dans le sillage des mots de Desnos, resta longtemps, pour moi, une chanteuse inconnue, une voix du silence. Car si, pour lâessentiel, elle chante et des complaintes de marins et des romances sombres, elle reste, pourtant, Ă lâĂ©cart des grandes interprĂštes rĂ©alistes, Ă lâĂ©cart des derniers Ă©clats de leur lĂ©gende. FĂȘtĂ© par les amis de Montparnasse, le magnĂ©tisme de la fĂ©line nâest pas apprĂ©ciĂ© par les amis de Montmartre. On la nomme la diseuse snob, on parle dâelle en tant quâinterprĂšte cĂ©rĂ©brale. Un passĂ© brutal, un dĂ©tresse hors du commun la rapprochent des grandes hĂ©roĂŻnes du genre rĂ©aliste. Mais elle se dit Ă©galement fille de Nerval, dĂ©clare son dĂ©goĂ»t des hommes, ne cache pas ses passions lesbiennes. Ce sont lĂ des extravagances » qui lâĂ©loignent de la chanson rĂ©aliste, attachĂ©e aux figures de la misĂšre sociale, du destin, du mal dâamour, mais Ă©galement aux stĂ©rĂ©otypes masculins/fĂ©minins du monde. Alors, tandis que Damia et FrĂ©hel, avant la mĂŽme Piaf, se transforment en vĂ©ritables emblĂšmes populaires, tandis que celles-ci et dâautres deviennent les voix de ce peuple douloureux, marginal, sauvage », sans ĂȘtre subversif des chansons montmartroises âŠYvonne George, elle, ne fascine quâun cercle dâartistes Ă©lĂ©gants. Davantage inspiratrice que porte - parole. Ainsi, je suis dâabord entrĂ©e dans le dĂ©sir de voir surgir un jour, lâĂ©cho de cette interprĂšte rĂ©aliste, Ă la marge. Et je suis restĂ©e en cela dans le cours normal de mon enquĂȘte. Pour accompagner mon dĂ©sir, jâai suivi la voix de Desnos, ses nombreux hommages au regard, Ă la chevelure, aux mains, au souffle, au corps sublimĂ© en somme, de celle qui se dĂ©robait toujours. Toi qui es Ă la base des mes rĂȘves et qui secoues mon esprit plein de mĂ©tamorphoses et qui laisses ton gant quand je baise ta main.[3]Pour accompagner mon dĂ©sir, jâai Ă©coutĂ©, je me suis rĂ©citĂ© ces hymnes hallucinĂ©s, dĂ©diĂ©s Ă celle qui ne rĂ©pondait pas. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi quâil nâest plus temps sans doute que je mâĂ©veille. Je dors debout, le corps exposĂ© Ă toutes les apparences de la vie et de lâamour et toi, la seule qui compte aujourdâhui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu.[4]Câest alors que je suis sortie du cours habituel de mes applications studieuses Ă lâobjet dâĂ©tude. Jâai rĂȘvĂ© dâElle, de son absence, de son chant, Ă travers Lui. Je me suis insensiblement engagĂ©e dans lâattente inquiĂšte de cette voix Ă©vanouie. Jâai rĂȘvĂ© quâau dĂ©tour dâune image, peut-ĂȘtre, plus pensive, quâau dĂ©tour dâun enregistrement inĂ©dit, jâallais la retrouver, familiĂšre, Ă©nigmatique. Mieux encore, jâai rĂȘvĂ© de lumiĂšre subite, et de ravissement, jâai rĂȘvĂ© de saisir une intuition vraie de sa prĂ©sence vocale, humaine et scĂ©nique. Jâai pris au mot lâAmour de Desnos pour aborder cet Ă©clat de voix ses lĂšvres, son visage, son silence et sa perte. âŠLa chair palpite Ă son appel Celle que jâaime ne mâĂ©coute pas Celle que jâaime ne mâentend pas Celle que jâaime ne me rĂ©pond pas[5]Le dialogue amoureux entre Yvonne et Robert est un dialogue dâĂ©trange nature, toujours diffĂ©rĂ©, indirect, sâinstaurant essentiellement entre deux langages, deux imaginaires distincts de la passion. Langage pathĂ©tique de la chanson pour Yvonne George, langage lyrique du poĂšme pour Robert Desnos. Langages qui ne se parlent pas, mais langages qui sâinterpellent Ă distance, langages qui se lient Ă contretemps. DrĂŽle de chĆur. DrĂŽle de drame. DrĂŽle de flamme. Au delĂ de lâĂ©change entre homme et femme, ce dialogue amoureux se trame, se consume entre deux poĂ©tiques, au croisement bien incertain. Mais cette incertitude a fait naĂźtre et ce qui me bouleverse et ce qui mâintĂ©resse, ce qui donc me retient auprĂšs de ces deux protagonistes, auprĂšs de ces deux figures amoureusement Ă©quivoques, car toujours solidaires et toujours Ă©trangĂšres. Et câest bien, sur ce point de lâimpossible rencontre entre deux poĂ©tiques de la Passion que jâai fait voyager mon rĂȘve ; sur ce point Ă©galement que jâai retrouvĂ© le chemin raisonnĂ© de mon objet dâĂ©tude dĂ©peindre comment cette diseuse, ce poĂšte, sans grande connivence de culture et de code, mais soumis aux charrois des circonstances et du temps, furent traversĂ©s par la troublante aventure du chant des mots ⊠Ce lieu oĂč lâAutre advient, oĂč se prĂ©pare, sâentend, se dit ce qui fait Ă©vĂ©nement pour soi. Valparaiso Hardi les gars Vire au guindeau Good bye Farewell, good bye Farewell Hardi les gars Adieu Bordeaux Hourra pour Mexico â ĂŽ â ĂŽ â ĂŽ 1930. La pĂ©riode correspond Ă lâapogĂ©e de lâempire colonial français. Damia chante Les goĂ«lands , Florelle, Jâattends un marin , Berthe Sylva, La lĂ©gende des flots bleus, autre classique de la chanson rĂ©aliste. Les marines sont les chansons du moment. Au Caphorn, il ne fera pas chaud All well, eh Au lac sale Pour la fĂȘte au cachalot Un matelot Oh eh hisse eh ohVoix de poitrine, argot de matelot, phrasĂ© appuyĂ©, notes dâattaque Ăąpres, volume vocal ample câest en ces tonalitĂ©s abruptes et sur cet air de folklore Ă vocation chorale, que jâentendis, pour la premiĂšre fois, un enregistrement de la chanteuse Yvonne George. Plus tard, il laissera sa peau Good bye, Farewell Good bye, Farewell Adieu misĂšre, adieu bateau Hourra pour Mexico â ĂŽ â ĂŽ â Et nous irons Ă ValparaisoCette premiĂšre rencontre tant espĂ©rĂ©e, me surprend. Ce qui me surprend, câest dâabord un manque de singularitĂ© dans le style chantĂ©. Les paroles enflammĂ©es de Desnos mâavaient fait imaginĂ© tout le contraire. Chercher une voix, câest inventer sa beautĂ©, câest dĂ©jĂ commencer Ă lâaimer. Pourtant , lĂ , Ă la premiĂšre Ă©coute, je suis déçue. Et restant dans le paysage vocal de mes investigations sur la chanson fĂ©minine, je nây trouve alors, ni lâassurance de timbre de Berthe Sylva, ni la violence dâĂ©motion dâune Damia. Je suis déçue, mais je suis troublĂ©e aussi, par lâambivalence trĂšs audible de cette voix chantĂ©e. TantĂŽt elle avance avec lâĂ©nergie dâune FrĂ©hel, tantĂŽt elle se moque, elle Ă©voque la raillerie dâune Marianne Oswald. DĂšs la deuxiĂšme Ă©coute, je suis frappĂ©e par lâĂ©trange impression que, dans la voix de cette femme, il existe plusieurs voix qui se cachent, se rĂ©pondent, se rĂ©vĂšlent tour Ă tour. Tout se passe comme si une certaine monochromie de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste Ă©tait, ici, dĂ©jouĂ©e, biffĂ©e par le travail dâune voix de lâentre-deux. La mĂ©lodie bien rodĂ©e, est par endroits zĂ©brĂ©e dâun dĂ©tail, dâun punctum, dâune exclamation, dâun rire, dâune inflexion de la voix parlĂ©e. Ces Ă©carts vibrent comme une coupure, une blessure, une ruse au dĂ©tour du chant, de sa rengaine, de ses moires. Cette intuition va se prĂ©ciser Ă la dĂ©couverte des autres titres de son rĂ©pertoire. LĂ ce sont tous les jeux de dĂ©placements pressentis dans la chanson de marin qui sâamplifient et rĂ©vĂšlent leurs diffĂ©rentes facettes. Jâai pas su y faire La mort du bossu Adieu chers camarades ParsâŠDe la voix profonde Ă la voix claire, de la gouaille au dĂ©sespoir, Ă lâappel claironnant, rĂ©voltĂ©, du phrasĂ© grinçant aux nuances voilĂ©es de la mĂ©lancolie, câest tout le théùtre des voix fĂ©minines du temps qui traverse cette voix. Dâune chanson Ă lâautre, câest lâĂ©cho soudain de Florelle, dâYvonne Printemps, dâArletty qui effleure les sens et sâĂ©vanouit. Cette voix ne me déçoit plus. Elle me parle. Chercher une voix, câest trouver Ă aimer. Son style est celui de la mĂ©tamorphose. Et lâinterprĂ©tation de ces chansons dites chansons vĂ©cues » est un vĂ©ritable art de composition. Ce qui lâĂ©loigne de lâart plus expressif de voix rĂ©alistes iconiques comme celles de FrĂ©hel, Damia ou Piaf. Cette femme nâest pas star, mais actrice. Elle sculpte chaque chanson dans le matĂ©riau du texte, du scĂ©nario pour faire vivre, entre le masque et la peau, le personnage, les personnages qui aspirent Ă quelque brĂšve incarnation⊠le temps dâune chanson. La transe que convoque cette voix nâest ni dans le timbre, ni dans la rĂ©sonance, ni dans la puissance, mais dans la modulation Ă©pidermique du rĂ©citatif. Cette diseuse tantĂŽt goualeuse, tantĂŽt lyrique, cette chanteuse Ă plusieurs voix qui faisait de la chanson un prĂ©texte Ă ĂȘtre une autre[6] », inquiĂšte mĂȘme Yvette Guilbert lorsque, dans son tour de chant, elle introduit des airs du folklore dont la dame Ă la voix pointue et aux longs gants noirs, se veut la spĂ©cialiste exclusive. Commencer Ă Ă©crire, dĂ©crire une voix, câest dâabord inventer son amour pour elle. Câest ainsi quâavec Yvonne George, je a suffi quâelle chante Dans une langue plus descriptive et plus directe que celle des poĂšmes composant le Recueil A la mystĂ©rieuse, Robert Desnos ĂągĂ© de vingt ans, journaliste occasionnel Ă Paris-Soir, consacre quelques articles Ă©blouis Ă lâinterprĂ©tation dâYvonne George, chantant Ă lâOlympia. Câest ainsi quâil entre en Ă©criture amoureuse transportant le lecteur - spectateur dans une vĂ©ritable scĂ©nographie de la rencontre miraculeuse. Las de lâinexplicable tristesse du temps Nous nous rĂ©fugions au music-hall /âŠ/ Ventriloques rococo Exploits des acrobates Rire provoquĂ© par les clows et les excentriques/âŠ/ La mĂ©lancolie sây exalte bruyamment/âŠ/ Mais voici quâune femme ⊠Visage dâaventure et yeux Ă©vocateurs Menue sur la scĂšne immense Geste rare et cruel Marche, scandant, la mort du petit Bossu »/âŠ/ Voici que sa voix Ă©mouvante sâĂ©lĂšve âŠCes premiers mots dâamour dĂ©diĂ©s Ă la voix dâune femme », dont lâĂ©trave gigantesque prend lâĂąme des spectateurs », sont animĂ©s par, ce que lâon pourrait nommer, une Ă©rotique de lâapparition. Elle se manifeste dâabord comme rĂ©cit dâun envoĂ»tement dont la tension est dâailleurs tenue par lâintensitĂ© rythmique dâun texte Ă forte puissance incantatoire. Il a suffi pour nous purifier QuâYvonne George parĂ»t /âŠ/ Il a suffi quâelle chante Pour que nous prenions conscience La voix dâune femme Et lâocĂ©an dĂ©ferle /âŠ/ La voix dâune femme Les spectateurs sombrent dans les profondeurs /âŠ/ La voix dâune femme Et dans ces tĂȘtes subjuguĂ©es Se rĂ©veillent /âŠ/Comme si le texte gardait inscrit le tatouage de cet envoĂ»tement dont le terme est bien, ici, Ă entendre sans modĂ©ration, avec toute sa rĂ©sonance magique primitive et tout son fardier dâanciennes lĂ©gendes. Elle paraĂźt et des yeux qui nâavaient pas pleurĂ©, pleurent ⊠»Face Ă la femme apparue, lâamour est dâabord ce consentement intime au merveilleux, cet abandon au mystĂšre, au miracle Ă tous ces visages de lâinquiĂ©tude », comme les identifiait trĂšs justement Robert Desnos. LâinquiĂ©tude, le dĂ©sir, le songe sont ici synonymes parce quâils fraternisent dans les nappes phrĂ©atiques de notre moi mythologique. La chanson, cette longue mĂ©moire, cette rĂȘverie populaire, ce bref suspens du temps, cette lumiĂšre aĂ©rienne de lâamour ⊠parfois vous mĂšne Ă ces hypnoses originelles. Certaines chansons par la vertu dâun mot plus prĂ©cieux que lâalluvion de certains fleuves sauvages par la vertu dâun ton qui est celui des plus retentissantes paroles ouvrent ces portes des domaines dĂ©sirables »LâenvoĂ»tement - on le voit - mobilise une veine imaginative qui dĂ©passe la simple figure dâYvonne George. Plus exactement, câest sur l'invocation dâun flot dâimages baroques que le sortilĂšge va pouvoir opĂ©rer. Et qu' Yvonne pourra surgir dans l'onde des merveilles, en hĂ©roĂŻne bouleversante des croyances insolites et des avenirs flouĂ©s. Dans ces soutes du cĆur, il y a ⊠Le Chiffre 13 Le trĂšfle Ă 4 feuilles Le Vendredi, jour de veine Toute la mythologie populaire Vivant sur ces Ă©paves des hautes magies naufragĂ©esC'est Le merveilleux noyĂ© par une TempĂȘte nĂ©e de ses Ćuvres Qui renaĂźt dans les bas-fonds qui lâabritent. /âŠ/ Jâadmire en Yvonne George la facultĂ© de donner la vie Ă ce qui, si facilement, nâest que momie exhumĂ©e dans le sable du cette apparition proche du frisson, du frĂ©mir va se laisser traverser, exalter par le toucher sensuel, sensible et moral de la voix - cet ĂȘtre sublimĂ© du corps. Aussi lâĂ©rotique de lâapparition se croise-t-elle en ces hommages scandĂ©s Ă Yvonne George, avec un Ă©rotisme cĂ©rĂ©bral de la voix. Desnos ne dĂ©crit pas la voix dâYvonne comme un musicologue ou un mĂ©lomane. Il la suit des yeuxâŠcette voix. Il la saisit dans son théùtre dâombre et de lumiĂšre. Il en contemple les contours, le visage, les mains, lâespace, les dĂ©cors. Mimique Ă©loquente de comĂ©dienne Mimique poussĂ©e au plus haut du pathĂ©tique Cette femme apparue nous parle Au nom de lâamour et du dĂ©sir /âŠ/ Ce nâest pas une femme /âŠ/ Câest une flamme /âŠ/ »La sensualitĂ© de la voix sâinstille grĂące Ă cette vision qui la livre au regard de lâauditoire et du lecteur. Plaintes des amoureux PoĂ©sie Ă©ternelle de la rĂ©volte et de lâaventure Yvonne George les exprime par tous ses gestes, Son attitude, son existence mĂȘme » /âŠ/Câest sous lâemprise â le charme â de cette image augurale de la voix que lâon entre dans le grand rĂȘve crĂ©pusculaire du chant et de son Ă©moi pĂ©rilleux. Le silence sâimpose Ă toute une salle frivole Quand cette chanteuse Ă©tonnante Prend la parole » /âŠ/Dans son texte sur lâĂ©rotique » fustigeant tous les vieillards, les censeurs et les eunuques », Desnos parle du nouvel art cinĂ©matographique comme avĂšnement de lâun des plus puissants stupĂ©fiants cĂ©rĂ©braux du plaisir. Il semblerait que sa maniĂšre de mettre en scĂšne la silhouette, le mystĂšre et la voix dâYvonne GeorgeâŠparticipe Ă©galement de cette initiation rĂ©cente Ă lâimaginaire filmique, Ă ses propres ressources et Ă©critures Ă©rotiques. Sous lâĂ©gide, Ă la faveur des tĂ©nĂšbres ⊠Ces femmes, ces hommes lumineux Accomplissent des actions Ă©mouvantes A titre sensuel. A lâimaginer, la chair devient Plus concrĂšte que celle des vivants /âŠ/leurs yeux plus beaux /âŠ/ et câest sur eux que se porte lâamour Ă©pars » dans les se perd dans la nuit et les Ă©toiles, dans lâĂ©blouissement naĂŻf du hĂ©ros lunaire offert au monde des regards passionnĂ©s. Et câest bien dans la poĂ©sie native de ces faisceaux lumineux, prĂȘte Ă ĂȘtre dĂ©coupĂ©e en aurĂ©oles », dans lâobscuritĂ© de la salle de spectacle et sous les feux de la rampe que Desnos dĂ©voile sa passion, un ĂȘtre idĂ©al, une voix, des yeux, son amour, sa muse promue comme le personnage, lâĂȘtre si charnel de lâĂ©cran, Ă la majestĂ© inaccessible des dieux ». Câest bien ainsi que Desnos nous fait dĂ©couvrir sa femme - flamme plus surnaturelle que les langues de feu de la PentecĂŽte». LâĂ©criture, en plans rapprochĂ©s, de la voix aimĂ©e convoque le rĂȘve et lâartifice cinĂ©matographique en Ćuvre dans lâunivers de Desnos. Aussi cette rencontre amoureuse se trouve-t-elle, en son expression, animĂ©e par les supports, les mĂ©diations et les effervescences artistiques de son temps. Cette Ă©rotique de lâapparition suspendue Ă la confidence fabuleuse de la voix se prolonge ici en une quasi mystique de la rĂ©vĂ©lation. Je ne suis pas de ceux qui croient que lâamour le plus pur est un amour dâeunuque pour un mannequin de glace. Je reconnais que câest une Ă©nigme Profonde posĂ©e Ă lâinquiĂ©tude humaine Que cette alliance en lâamour du spirituel Et du matĂ©riel. Mais cette union mystique Ne mâa jamais paru dans lâesprit de cette proposition de Desnos dans lâarticle intitulĂ© Amour et cinĂ©ma que jâemploie cette expression de mystique de la rĂ©vĂ©lation ». Car le toucher de la voix va de la peau Ă lâĂąme. Celle qui chante la douleur ravive intimement la plaie. Le chant suit son cours profond. Celle qui chante la passion conduit Ă des troubles secrets. Celle qui chante le caractĂšre fulgurant des rencontres, la cruautĂ© des dĂ©parts ; le peu dâamour en somme et la tragĂ©die dâaimer, emporte chacun dans les orages, les vagues dâune vĂ©ritable maĂŻeutique du dĂ©sir. Au fond de nous-mĂȘmes, Un personnage mĂ©connu surgit /âŠ/ Sommeillant en nous La passion sâĂ©veille Et vous rappelle que le temps est proche OĂč nous devrions nous soumettre Ă la Loi des rencontres dramatiques. Elle nous enseigne la suprĂ©matie De lâamour sur les lois morales /âŠ/ LâirrĂ©mĂ©diable dĂ©chirement des vies sans folie ».Câest rien moins que la rĂ©vĂ©lation Ă lâhomme des exigences de son destin qui passe par la voix tĂ©mĂ©raire dâYvonne. Une fois le souffle de cette grĂące passĂ©e, Yvonne George, prĂ©sence physique, peut dâailleurs sâĂ©vanouir⊠A quoi bon dire quâelle est belle AprĂšs lâimpĂ©rieux examen de conscience Auquel elle nous a lâapparition, la disparition et le fantĂŽme sort au bras du spectateur » pour voyager dans lâĂ©rotique de sa mĂ©moire. Le phonographe aprĂšs le cinĂ©ma, lâun et lâautre chers Ă Desnos, vient graver sa poĂ©tique consolation, combler pour lâhomme ce poĂ©tique besoin de miracle » qui toujours le tourmente. Il me suffit Ă moi dâentendre un seul mot prononcĂ© par une femme invisible pour lâĂ©voquer de pied en cap et plus rĂ©ellement, peut-ĂȘtre ; que sous son apparence terrestre[7] De ma voix Ă lâautre voix Ainsi dĂ©crit, du cĂŽtĂ© de la femme-voix contemplĂ©e, Eros semble ne sâexprimer et ne sâĂ©prouver quâau masculin. Et cela mĂȘme si lâon sait que, finalement, tout abandon Ă lâĂ©moi vocal brouille les frontiĂšres de sexe et place la voix- en ce lieu instable, ambigu - des troubles androgynes[8]. Toutefois on ne peut se contenter de faire disparaĂźtre cette femme qui chante », Yvonne George, en fantĂŽme puissant de la mĂ©moire. On ne peut se contenter de la figer - point de vue de Desnos - en muse aux sens silencieux puisque câest, elle, que le chant dâaimer traverse, elle, qui provoque cette hallucination de lâĆil et de lâĂąme, elle, qui propose le dĂ©sir comme acte pathĂ©tique, elle qui lance, aux sources natives de sa voix, lâappel Ă une Ă©rotique du dĂ©chirement. Pars sans te retourner Pars sans te souvenir Ni mes baisers Ni mes Ă©treintes Dans ton cĆur nâont laissĂ© dâempreintes Je nâai pas su tâaimer Pas pu te retenir Pars Sans un mot dâadieu Pars Laisse-moi souffrir Le vent qui tâapporte, tâemporte Et dussĂš-je en mourir Quâimporte Pars sans te retenir Pars sans te souvenir[9]Câest la chanson la plus caractĂ©ristique du style vocal dâYvonne George on y retrouve et la mobilitĂ© du timbre et cette acuitĂ© de lâĂ©motion fortement théùtralisĂ©e. La structure de la chanson est simple deux couplets, trois refrains. Une mĂ©lodie lente, rĂ©pĂ©titive. Un rĂ©cit mĂ©lodramatique proche des chansons nĂ©orĂ©alistes des annĂ©es trente qui, lorsquâelles parlent dâamour, parlent bien davantage de dĂ©samour que de bonheur dâaimer.[10]Pourtant, Yvonne George, par tout un jeu dâinflexions parvient Ă transformer cet air un peu monotone, un peu dĂ©suet en une plainte contrastĂ©e qui vous retient suspendu Ă la pointe de sa voix. Premier refrain voix forte, intonation provocatrice, lancĂ©e sur un ton ironique, presque persifleur. La chanson se poursuit sur un ton proche de la colĂšre. A la reprise du refrain lâaccent porte sur la vocable Pars » qui prend des allures de vĂ©ritable coup de fouet sonore. Au second complet tout bascule⊠Câest de notre amour lâaffreuse agonie et tout comme lui, vois, le jour se meurtRythme, prononciation, fluiditĂ© changent subitement de registre et de couleur. Câest lâentiĂšre texture de la voix qui se mĂ©tamorphose. Alors, la vague des mots se dĂ©roule dans lâespace resserrĂ© dâun vĂ©ritable tressaillement de la voix, parfois proche de lâinaudible. Ce quâelle vit, joue et livre, câest cet instant fragile dâavant les larmes. Et soudain la chanson se transfigure en un moment de chant tragique dont la dĂ©tresse dĂ©pouillĂ©e vous surprend, vous prend, vous enveloppe. Tu ne sauras pas toute ma dĂ©tresse Quand dans un baiser , une ultime caresse Tu tâen iras ⊠avec mon pardon Le souvenir est un chemin trĂšs long Que lâon parcourt Ă reculons Pars âŠĂ peine effleurĂ©Bien des chansons populaires vont crescendo, explosent au final en un happy end sonore, si ce nâest moral. Celle-ci Ă©trangement, se clĂŽt sur lâexpir dâun murmure ; celle-ci au bord des lĂšvres, Ă bout de souffle, littĂ©ralement, se meurt ⊠dâamour. Voix chuchotĂ©e dans les tessitures aiguĂ«s ce qui est trĂšs paradoxal et techniquement dĂ©licat, variation extrĂȘme des modulations, Ă©trange vacillement du silence il y a chez Yvonne George une audace interprĂ©tative, une approche libre, inhabituelle de la langue chantĂ©e qui met la voix au centre du poĂšme. Dâun autre poĂšme plus populaire, dâun poĂšme augural lestĂ© de lyrisme, de sentiments, de chair, dâun poĂšme plus lourd dâhumanitĂ©, moins attachĂ© au jeu formel des mots que le poĂšme savant. Et câest bien dans cette poĂ©tique premiĂšre de la voix frĂŽlĂ©e, de la voix affectĂ©e que se donne Ă entendre cette Ă©rotique indissociable de son esthĂ©tique et de son langage. Yvonne George met en prĂ©sence rĂ©elle et Ă©vanescente de lâĂ©nigme dâaimer en offrant lâĆuvre de sa voix, traversĂ©e dâexigence dâĂȘtre et de dire. Le poĂšme de sa voix incarne alors ce moment rare de transfiguration et dâinquiĂ©tude oĂč le trouble Ă©rotique rejoint le trouble de lâart. Desnos sera dâautant plus stupĂ©fait devant la chanteuse que le poĂšme de sa voix, câest aussi cet autre langage, ce sens que prĂ©cĂšde celui de la chaĂźne parlĂ©e, cette musique qui sous-tend, prĂ©forme toute signifiance, cette rĂ©sonance attachĂ©e au verbe. Autrement dit, tout ce que cherche Ă©galement lâinventeur dâacte poĂ©tique, surtout lorsque ce dernier sâinscrit dans le mouvement surrĂ©aliste des annĂ©es 20 et que, partant en guerre contre la vaine littĂ©rature, il veut rendre aux mots leur force subversive, leur incandescente libertĂ©. En dĂ©couvrant Yvonne Georg et le chant de sa voix , Desnos contemple Ă©galement son utopie poĂ©tique. Il la contemple, mais, en un miroir radicalement autre. Car, il y a bien de la distance entre la chanson du music hall et lâidĂ©al lettrĂ© de lâesthĂ©tique surrĂ©aliste. Pourtant, câest bientĂŽt sa propre poĂ©sie qui lui deviendra Ă©trangĂšre. Une seule chanson de cette femme vaut mieux que tous mes poĂšmes » dira-t-il. LâĂ©nigme dâaimer se rejoue ici dans lâĂ©nigme dâĂ©crire. Ecrire pour se faire aimer de qui lâon aime ; Ă©crire, chanter pour adresser un amour. La crise amoureuse Ă©pouse la crise poĂ©tique. Il a suffi quâelle chante pour que nous prenions conscience de notre lĂąchetĂ© amoureuse de lâabsence intolĂ©rable du pathĂ©tique dans notre vieSâabandonnant Ă lâamour douloureux dâYvonne George, Desnos abandonne ses jeux dâĂ©critures formels du Recueil de Rrose SĂ©lavy faisant rĂ©ponse Ă Marcel Duchamp, pour des textes dĂ©diĂ©s A la MystĂ©rieuse » dans lesquels il retrouve, Ă sa façon, la voix de la tragĂ©die et des larmes. Peut-ĂȘtre dĂ©couvre-t-il ainsi lâautre voix refoulĂ©e du poĂšme. Jâai rĂȘvĂ© cette nuit de paysages insensĂ©s et dâaventures dangereuses, aussi bien du point de vue de la mort que du point de vue de la vie que sont aussi le point de vue de lâAmour. Toi, quand tu seras morte Tu seras belle et toujours dĂ©sirable Si je vis Ta voix, ton accent, ton regard et ses rayons Lâodeur de toi et celle de tes cheveux et beaucoup Dâautres choses encore vivant en moi. En moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire Moi qui suis Robert Desnos et qui pour tâavoir connue, AimĂ©e les vaut bien ; Moi qui suis Robert Desnos, pour tâaimer Et qui ne veux pas attacher dâautre rĂ©putation A sa mĂ©moire sur la terre mĂ©prisable[11]Dans lâair du temps, sur les scĂšnes repensĂ©es du music-hall â toutes les chanteuses nĂ©orĂ©alistes de lâĂ©poque en tĂ©moignent â ce sont surtout des femmes, des femmes venues de lâexpĂ©rience cruciale du chant de rues, qui vont, par leur Ă©nergie, leur flamme vocales dĂ©finir un nouvel espace sensitif, un nouveau sensorium esthĂ©tique dâinterprĂ©tation de la chanson populaire. Cette derniĂšre, dĂ©sormais plus proche des larmes, de la plainte que du rire ou de la rĂ©volte dĂ©limite une nouvelle configuration cathartique de rĂ©ception, entre lâartiste hĂ©roĂŻsĂ© et son auditoire captif. Yvonne George, de ce point de vue, participe au mouvement dâensemble de cette mise en lumiĂšre dâun sujet plĂ©bĂ©ien, tragique par le théùtre fĂ©minin de la voix. Les paroliers dorĂ©navant Ă©crivent pour des voix qui leur assureront peut-ĂȘtre, la popularitĂ© attendue. Dans ce paysage du divertissement et de l'Ă©motion reprĂ©sentĂ©e, Robert Desnos, pareillement Ă dâautres artiste marginaux du moment Francis Carco, Kees Van Dongen, Henri Jeanson, LĂ©onard Foujita, Jean Cocteau, Colette , sâengage dans la cĂ©lĂ©bration de ces interprĂštes populaires et salue la valeur iconique de leurs chants touchĂ©s Ă l'Ăąme, aux gestes par ce dialogue funeste et sensuel, de l'amour et de la mort. Dans cette pĂ©riode de crise Ă©conomique sombre, de clivages sociaux exacerbĂ©s, des intellectuels cĂŽtoient rĂ©ellement et idĂ©alement les figures peu convenues de cette errance plĂ©bĂ©ienne. Ils voient dans le peuple, la peupleraie[12] la sĂšve des souffrances, des corps et des forces. Dans ces rapprochements datĂ©s avec lâautre parole, celle de la chanson, lâautre art, celui des saltimbanques, avec lâautre monde ou plutĂŽt avec lâautre cĂŽtĂ© fĂ©minin du monde, naissent des mystiques du ressourcement, de lâinspiration que partagent plusieurs artistes de ce temps de lâentre-deux-guerres. Desnos est lâun dâeux. Et sa rencontre avec Yvonne George porte lâĂ©cho de cette histoire. Mais rien ne sert de vouloir expliquer le destin amoureux, on peut seulement tenter de lâexplorer, quand celui-lĂ mĂȘme vous attire en son sillage ⊠Constatons, imaginons seulement que nous Ă©tions lĂ devant la figure paradoxale, presque irrĂ©elle dâun dĂ©sir demeurĂ© dĂ©sir », dâun amour-poĂšme ; autrement dit dâun amour sitĂŽt nĂ© que sublimĂ© dans le langage du manque et de la perte. Eros se parlait, sâĂ©voquait sâinvoquait alors, dans une mĂ©taphysique de lâabsence qui faisait dâElle, ombre et voix tout Ă la fois, la figure mĂȘme de lâaltĂ©ritĂ©, la figure du pĂ©ril extrĂȘme ⊠Il la rejoignait dans ses dĂ©rives noctambules, ses voyages dâhĂ©roĂŻnomane, aussi. Il nây eut que les mots pour toute Ă©treinte que les mots pour calligraphier des attentes, des baisers, des caresses⊠pour travailler - petit rĂȘve dâĂ©ternitĂ© - la statue du visage et de la voix de la Muse silencieuse ⊠Car aussi il subsiste dans la chanson une maniĂšre, un rĂȘve de nommer lâamour autrement⊠Mais quand je me voudrais passion Les mots sâĂ©chappent et me laissent LigotĂ©e dans ma dĂ©ception Je peux chanter tout ce quâon veut Laissez-moi juste y croire un peu Mais comme Higelin Comme les copains Je me demanderai toujours Comment faire des chansons dâamour Yâa un langage Ă inventer⊠Anne Sylvestre Comme Higelin in CD 2003 [1]Expression empruntĂ©e Ă Marguerite Yourcenar in Portrait d'une voix, Les cahiers de la NRF, Editions Gallimard, Paris, 2002 [2] Marie- Claire Dumas, Robert Desnos ou l'exploration des limites, Editions Klincksieck, Paris 1980 [3] Les espaces de sommeil, Desnos in Ćuvres , Editions Quarto Gallimard, Paris, 2000, p. 540 [4]Jâai tant rĂȘvĂ© de toi, Desnos, p. 539 [5] La Voix de Robert Desnos, Desnos, op. cit., p. 546 [6]Expression de Robert Desnos [7]Voix de femmes, Desnos, op. cit. [8]Sur les scĂšnes de cabaret de lâĂ©poque, une chanteuse, pas trĂšs Ă©loignĂ©e dâYvonne George, comme Suzy Solidor, le comprendra parfaitement et en jouera avec beaucoup de provocation. [9]Pars, chanson Ă©crite par Lenoir en1926 [10]On pense Ă Escale de Suzy Solidor, dans une version voisine. [11]Non l'amour n'est pas mort, Desnos, op. cit., p. 543 [12] L'association peuple / peupleraie est librement adaptĂ©e d'une chanson de Jacques Bertin, La jeune fille blonde, extraite de Compact Disc du mĂȘme nom, disques Velen, Septembre 2002. JoĂ«lle DENIOT Professeur de Sociologie Ă l'UniversitĂ© de Nantes, membre nommĂ©e du CNU. Droits de reproduction et de diffusion rĂ©servĂ©s ©
Hardiles gars, vire au guindeau Good bye farewell, good bye farewell Hardi les gars, adieu Bordeaux Hourra! oh Mexico ooo Au cap Horn, il ne fera pas chaud Haul away hĂ©, hou lĂ tchalez A faire la pĂȘche au cachalot Hale matelot et ho hisse et ho
29 oct. LA MORT, LâAPPARITION ET LES OBSĂQUES DU CAPITAINE MORPION Cette poĂ©sie hĂ©roĂŻque se chante sur la musique dâune marche funĂšbre composĂ©e par M. Reyer pour le convoi du marĂ©chal GĂ©rard. I Cent mille poux de forte taille Sur la motte ont livrĂ© bataille Ă... Lire la suite 28 avr. Ave Marie Stella, OĂč va ce prĂȘtre-lĂ ? Peut-ĂȘtre au presbytĂšre, Pour son saint ministĂšre, Offrir avec ferveur Ses priĂšres au Seigneur. la suite sur le lien Lire la suite 14 avr. O muse prĂȘte-moi ta lyre Afin quâen vers je puisse dire Lâun des combats les plus fameux Qui se dĂ©roulĂšrent sous les cieux. Refrain De profundis morpionibus Et secatis roupettibus Et excita verolabus. la suite sur le lien Lire la suite 14 avr. La Chanson de BicĂȘtre chanson paillarde de salle de garde A lâĂ©poque oĂč Ă lâhĂŽpital Kremlin-BicĂȘtre on faisait essentiellement de la gĂ©riatrie ... Dans ce BicĂȘtre, oĂč lâon sâembĂȘte Loin de Paris, que je regrette Jâai trĂšs longtemps et souvent mĂ©ditĂ©... Lire la suite 14 avr. Hardi les gars ! Hardi les gars, vire au guindeau, Good bye, farewell, good bye, farewell ! Hardi les gars, adieu Bordeaux, Hourra pour Mexico, oh ! Oh ! Oh ! Au cap Horn, il ne fera pas chaud, Haul away, hĂ© ! Oula tchalez ! A fair' la pĂȘche au cachalot.... Lire la suite 14 avr. Minuit ChrĂ©tiens Minuit, chrĂ©tiens, c'est l'heure solennelle OĂč l'Homme-Dieu descendit jusqu'Ă nous, Pour effacer la tache originelle, Et de son PĂšre arrĂȘter le courroux. Le monde entier tressaille d'espĂ©rance, A cette nuit qui lui donne un Sauveur. Peuple,... Lire la suite 14 avr. Hymne Ă la Nuit O Nuit ! Qu'il est profond ton silence Quand les Ă©toiles d'or scintillent dans les cieux ; J'aime ton manteau radieux ; Ton calme est infini, ta splendeur est immense. bis O Nuit ! Toi qui fait naĂźtre les songes, Calme le malheureux... Lire la suite 14 avr. Ce n'est qu'un au revoir Faut-il nous quitter sans espoir Sans espoir de retour ? Faut-il nous quitter sans espoir De nous revoir un jour ? Ce n'est qu'un au revoir, mes frĂšres, Ce n'est qu'un au revoir. Oui, nous nous reverrons, mes frĂšres, Ce n'est... Lire la suite 14 avr. Ma Normandie Quand tout renaĂźt Ă l'espĂ©rance, Et que l'hiver fuit loin de nous, Sous le beau ciel de notre France, Quand le soleil revient plus doux, Quand la nature est reverdie, Quand l'hirondelle est de retour, J'aime Ă revoir ma Normandie ! C'est... Lire la suite
Hardiles gars, vire au guindeau Good bye farewell, good bye farewell Hardi les gars, adieu Bordeaux Hourra! oh Mexico ooo Au cap Horn, il ne fera pas chaud Haul away hĂ©, hou lĂ tchalez A faire la pĂȘche au cachalot Hale matelot et ho hisse et ho Plus d'un y laissera sa peau Good bye farewell, good bye farewell Adieu misĂšre, adieu bateau
Par Luc OerthelPubliĂ© le 17/08/2018 Ă 15h16 Le choeur des Marins Adour OcĂ©an a créé la surprise ce vendredi, en venant pousser la chansonnette au coeur des Halles Ce vendredi, Ă 11h30, les membres du choeur des Marins Adour OcĂ©an ont fait une bonne surprise aux passants du marchĂ© des Halles de BIarritz. AccompagnĂ©s d'harmonicas et d'un saxophone, ils ont entonnĂ© plusieurs chants de marins , en commençant par "Hardi, les gars, vire au guindeau ..." de la chanson Valparaiso. Ce chĆur d'homme, issu de la tradition des marins français et du bassin de l'Adour, a pour vocation de participer au rayonnement de la Marine nationale. Bien que la base navale de l'Adour ait Ă©tĂ© fermĂ©e, le choeur continue d'exister avec aujourd'hui une quarantaine de chanteurs tous marins ou anciens marin.
Hardiles gars, vire au guindeau Good bye farewell, good bye farewell Hardi les gars, adieu Bordeaux Hourra ! oh Mexico ooo Au cap Horn, il ne fera pas chaud Haul away hĂ©, hou lĂ tchalez A faire la pĂȘche au cachalot Hale matelot et ho hisse et ho Plus d'un y laissera sa peau Good bye farewell, good bye farewell Adieu misĂšre, adieu bateau
1. Hardi, les gars, vire au guindeau, Good bye, farewell, good bye, farewell, Hardi, les gars, adieu Bordeaux, Hourra, Oh Mexico, ho, ho, ho ! Au Cap Horn, il ne fera pas chaud, Haul away, hĂ©, oula tchalez, A faire la pĂȘche au cachalot, HĂąl' matelot, hĂ©, ho, hisse, hĂ©, ho ! 2. Plus d'un y laissera sa peau Good bye, farewell, good bye, farewell, Adieu misĂšre, adieu bateau, Hourra, Oh Mexico, ho, ho, ho ! Et nous irons Ă Valparaiso, Haul away, hĂ©, oula tchalez, OĂč d'autres laisseront leurs os, HĂąl' matelot, hĂ©, ho, hisse, hĂ©, ho ! 3. Ceux qui reviendront pavillon haut, Good bye, farewell, good bye, farewell, C'est premier brin de matelot, Hourra, Oh Mexico, ho, ho, ho ! Pour la bordĂ©e ils seront Ă flot. Haul away, hĂ©, oula tchalez, Bons pour le rack, la fille, le couteau HĂąl' matelot, hĂ©, ho, hisse, hĂ©, ho !
ANbRvz. jvu04j8f0t.pages.dev/279jvu04j8f0t.pages.dev/143jvu04j8f0t.pages.dev/477jvu04j8f0t.pages.dev/168jvu04j8f0t.pages.dev/282jvu04j8f0t.pages.dev/461jvu04j8f0t.pages.dev/1jvu04j8f0t.pages.dev/117
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